J’ai toujours été convaincu, et d’une conviction profonde, que l’on ne pouvait pas vraiment exercer le métier des ressources humaines sans être tourné vers les autres, sans s’intéresser aux autres, sans vouloir le meilleur pour les autres, j’allais dire « sans les aimer » ! Et les aimer, c’est avant tout leur « vouloir du bien » plutôt que de chercher à leur « faire du bien ». L’ « attitude RH » relève ainsi fondamentalement de la bienveillance et non de la bienfaisance.
Si nous n’aimons pas un tant soit peu les personnes qui nous sont confiées, si nous ne voulons pas pour elles le même bien que celui que nous espérons recevoir, alors ce beau métier des RH n’est plus qu’une triste pantalonnade, une sinistre comédie où tout ne serait que trompe l’œil, illusion, manipulation. Je connais certes, et vous en connaissez aussi, des responsables de la fonction ressources humaines qui appartiennent à la tribu des « A-B-C-D » (*).Ils ne manquent souvent pas de brio pour égayer les cocktails et autres manifestations pour VIP. Mais s’ils peuvent faire encore illusion une coupe de champagne à la main, que reste-t-il de ce vernis une fois revenus au travail ? Si l’on peut tromper les autres l’espace d’une soirée, il n’est pas possible de tromper durablement les salariés. Il suffit d’écouter ces derniers pour s’en laisser convaincre s’il en était besoin.
Je suis peut-être resté d’une grande innocence, mais il m’a été donné de constater à de nombreuses reprises et dans des environnements très différents, que cet élan des responsables RH vers les autres est une des clés de l’efficacité des entreprises. Faire du développement RH et de la formation, promouvoir la mobilité, travailler à l’équité de la politique salariale, favoriser l’égalité des chances dans le recrutement ou les évolutions professionnelles, c’est vouloir le bien des salariés et travailler à créer des conditions qui leur permettront de donner le meilleur d’eux-mêmes pour le plus grand bien de l’entreprise.
(*) Aigri-Blasé-Cynique-Désabusé