L’éclosion récente, au sein des entreprises, d’idées telles que
- La responsabilité sociale des entreprises
- Le développement durable
- Le management respectueux des personnes
rend témoignage de la véracité du fait que l’Homme doit être placé au centre de l’économie et que l’économie ne saurait se mesurer fondamentalement en fonction d’un plus grand profit mais en fonction du bien commun.
Ainsi, l’économie inclut la responsabilité de l’autre et ne fonctionne vraiment bien que si elle agit de façon humaine dans le respect de l’autre.
En toute cohérence, à partir du moment où l’Homme doit être placé au centre de l’économie, il doit de la même façon, être placé au centre de l’entreprise.
Dans cette perspective, s’il est une fonction qui a pour responsabilité essentielle de donner vie à ce principe, c’est la fonction RH : la fonction RH a pour finalité de faire en sorte que l’Homme soit réellement placé au centre de la vie de l’entreprise.
Il n’y a certes pas qu’une seule manière de faire vivre une fonction RH dans cette dynamique, mais il en est qui sont plus porteuses et plus durables que d’autres.
Pline l’Ancien (23–79 après Jésus Christ) a fait dans son Histoire Naturelle la remarque suivante : « Rien n’est plus utile que le sel et la lumière ». Vingt siècles plus tard, alors que le monde a bien changé, comment ne pas s’interroger sur la pertinence et l’actualité de cette remarque appliquée au fonctionnement des entreprises et particulièrement à celui de la fonction RH.
Pour que l’Homme soit réellement placé au centre de la vie de l’entreprise, il faut une fonction RH qui soit à l’entreprise ce que le sel et la lumière sont au monde :
- La lumière, c’est ce que montrent les professionnels RH. Et c’est en voyant comment se comportent les professionnels RH que les salariés se mobiliseront ou non au service du bien commun de leur entreprise.
- Le sel, c’est l’humilité dans l’action. Loin du langage d’une sagesse qui chercherait à convaincre, c’est la vision qu’ils portent de leur métier, qui va donner du goût au quotidien de l’entreprise.
Car la lumière et le sel n’existent pas pour eux-mêmes mais pour le monde, pour les autres : ils donnent à la fois sens, soif, audace, élan, …
Des professionnels RH qui ne se dérobent pas à leurs collègues, qui ne restent pas indifférents à leur sort, qui sont à l’écoute de leurs besoins, sont, dans la grisaille de l’indifférence, la lumière qui donnera envie aux salariés de s’impliquer au service de leur entreprise.
Mais comment briller de la lumière qui indique le chemin sans donner un tant soit peu de soi-même ? C’est la qualité de leur engagement qui permettra aux équipes RH de rayonner et orienter le tissus social dans le sens du bien commun, non pas d’abord par des actions prestigieuses, mais par le travail accompli au quotidien à travers des rencontres, des paroles, des services rendus, des relations empreintes de vérité et de sociabilité.
A l’image du sel, les équipes RH doivent agir par imprégnation, sans ostentation ni prétention, mais dans l’humilité de l’action quotidienne. C’est ce travail exercé avec simplicité et modestie, avec désintéressement, exemplarité et conscience professionnelle, qui permet le mieux de « saler la terre de l’entreprise ».
Enfin, sel et lumière nous font tendre vers l’équilibre, nous font adopter le sens de la mesure : c’est lorsqu’il y en a trop ou pas assez que l’on s’aperçoit qu’ils ne sont plus en situation de remplir leur rôle.